Topo Voie Demaison, 600m, TD+, Pic de Bure, Dévoluy.

Publié: 09/30/2008 dans Voyages

Topo pilier Est, Voie Demaison, 600m, TD+, Pic de Bure, Dévoluy.

 Ayant déjà parcouru cette voie 4 fois et avec la multitude de topos différents et bon nombre de personnes ayant eu des soucis d’itinéraire dans cette voie, je vous propose ma description personnelle de cette longue voie abordable dans le niveau :

Terrain d’Aventure Préparé
TD+
800m d’escalade (600m de dénivelé positif)
6a obligatoire / 6b maximum

Période : été (il fait froid à 2500m)

Horaire parking-parking : 9 à 14h selon les récits d’ascensions.

Accès (2h de Grenoble) :
De Saint Etienne en Dévoluy, prendre la D17 vers le hameau de l’Enclus, prendre la route à gauche après le petit pont du Villard, 1352m. Poursuivre sur une bonne piste et se garer sur une aire de Pique-nique à coté de la Cabane de l’Avalanches (1534m). La piste continue mais est interdite à tout circulation.

Approche (2h du parking) :
Continuer à pied sur cette piste (GR94 A) puis prendre à droite à la prochaine intersection (piste qui monte à droite). On arrive ensuite au chalet de Vallon d’Ane (30min du parking, ≈1700m). Ensuite emprunter le chemin du fond de vallon jusqu’au pas du Follet (2150m). La descente de ce pas n’est pas facile (pierrier raide), un anneaux de corde est mis autour d’un gros bloc pour descendre en rappel. Rejoindre un dièdre en traversant le pierrier.

Bivouacs :
– Cabane des Avalanches (1534m). Pas d’eau. Compter 2h pour rejoindre la voie.
– Chalet du Vallon d’Ane (≈1700m) : trois lits avec matelas et plein de place à l’étage, un abreuvoir à mouton pas forcément potable. Compter 1h30 pour rejoindre la voie.
– Sous le Pas du Follet (2023m) : grande plateforme, pas d’eau. Compter 30min pour rejoindre la voie.

Matériel :
Corde de 60m utile pour éviter des relais intermédiaires.
12 dégaines.
5 sangles
sont très utiles pour gérer le tirage dans les longueurs.
Pas besoins de pitons ni de coinceurs, un jeu de 6 à 8 friends variés suffisent.
La voie est parsemée de bons pitons et tous les relais sont corrects.

Rocher :
Plusieurs commentaires divergent quand à la qualité du rocher de la voie mais depuis 10 ans elle est très parcourue donc de mieux en mieux à ce sujet. On pourra seulement dire que le rocher est compact en général avec néanmoins des passages fracturés où il faut être attentif, surtout à la fin.

Descente (2h du sommet au parking) :
Suivre le plateau en direction de l’observatoire (Ouest) et prendre la première combe (Combe de Bure, 2511m) sur la rive droite. Un grand pierrier permet conduit à un rappel (25m) en rive droite dans la dalle ou rive gauche sur une vire. En début de saison, des névés peuvent rendre délicat l’accès au rappel. Finir à pied en traversant rive gauche (Cairn) par une vire herbeuse à gauche et des gradins puis descendre en direction de la trace de montée au Pas du Follet et ensuite en direction du Chalet du Vallon d’Ane.
– Une autre possibilité est de poursuivre jusqu’à l’observatoire et de descendre par le sentier de la Combe Ratin (2564m). (Compter 2h30 du sommet jusqu’au parking)


Itinéraire
(6 à 9h) :

L1 50m, 5 puis A0 : dièdre puis passer le relais et rejoindre les sangles dans le bombé à gauche, relais sous le toit. Attaque à ≈2100m.

L2 40m, 5 : traverser à gauche sous le toit et remonter la rampe, relais quelque mètres avant la fin de la rampe.

L3 40m, 6b : sortir de la rampe puis monter tout droit dans un mur très raide et fissuré, assez bloc, tout équipé en pitons. Relais suspendu.

L4 40m, 5c : monter au dessus du relais sur 5m puis traverser à droite en descendant légèrement pour rejoindre un piton, ensuite remonter un système de fissures vers une grosse écaille qui semble instable mais qui est très solide, relais sur vire juste au dessus de celle-ci.

L5 50m, 5c : monter à droite sur quelques mètres pour passer de l’autre coté (rampe). Remonter cette rampe à gauche tantôt en dalle, tantôt en fissure, longueur technique, quelques pitons.

L6 30m, 5c : monter tout droit en direction de blocs surplombants, ne pas prendre à droite dans le dièdre. Faire attention à la qualité du rocher. Au rétablissement, traverser à gauche pour atteindre le relais dans un creux.

L7 60m, 5c : monter en direction du dièdre légèrement à gauche, relais intermédiaire, à ce niveau on monte tout droit pour rejoindre une écaille à droite du dièdre qui nous ramène dans le dièdre pour sortir de celui-ci et faire le relais.

L8 60m, 6a, tirage ! : remonter la fissure dans le léger surplomb au dessus du relais, ensuite traverser de 10m à droite puis monter sur bombé pour arriver à une petite marche, relais intermédiaire. Monter vers la gauche (rocher peu prisu avec quelques pitons) pour gagner une vire et traverser à droite pour rejoindre une fissure large (relais facultatif) que l’on gravit jusqu’au sommet de celle-ci. Relais confortable.

L9 40m, 5 : remonter le dièdre au-dessus du relais puis par un crochet à droite (pilier) revenir au dessus du dièdre pour rejoindre le relais à gauche de la sortie de ce dièdre.

L10 45m, 5, paumatoire : remonter en légère ascendance sur la gauche un mur raide. Traverser sur la gauche pour rejoindre un relais facultatif puis monter tout droit pour passer au plus facile. Rejoindre le fil de l’arête le plus haut possible. Relais sur le fil (bloc+2 pitons). (rq : si on traverse trop tôt à gauche, c’est-à-dire si on passe à gauche de l’arête et que l’on ne voit pas le relais ou la vire en 3 ; à ce moment là il ne faut pas trop traverser à gauche mais monter en restant pas trop loin de l’arête en gravissant une fissure pour atteindre la vire herbeuse).

L11 10m, 3 : traverser à gauche pour rejoindre une fissure avec un piton sur la vire au départ de la fissure. Rq : la fissure n’est pas visible quand on est sur le fil de l’arête, la fissure est cachée derrière un petit pilier.

L12 40m, 5 : remonter la fissure-cheminée légèrement à droite puis une deuxième fissure pour faire le relais au-dessus de celle-ci.

L13 40m, 5 : remonter une rampe sur la droite donnant accès à une fissure ramenant à l’aplomb du relais. Ne pas aller trop à gauche vers la partie rougeâtre, toujours bien rester à droite pas loin de l’arête.

L14 30m, 5 : traverser à gauche pour gagner une vire située au-dessus.

L15 40m, 5+ : traverser de quelques mètres à droite puis monter de 5 mètres pour rejoindre le premier dièdre par une escalade sur du rocher médiocre. On remonte alors dans le dièdre par une fissure-cheminée pas facile. Relais sur vire au sommet de ce dièdre.

SORTIE : 150m, corde tendue jusqu’au sommet : monter au plus facile en commençant par la gauche au départ puis (relais et pitons facultatifs un peu de partout) tout droit jusqu’à l’arête, ensuite après 100 m d’arête on rejoint le sommet ! 2709m.

 

Voici le topo C2C qui est plutot bien fait:

topo_c2c_pic_de_bure

 

Pour l’histoire, voici le récit de mon deuxième parcours…

J’avais promis à Gab et à Sylvain de les emmener faire cette voie. En effet, ils m’en avaient parlé en souhaitant la faire tout les deux cet été et je leur avais dis que ce n’est pas une bonne idée car cette voie ne s’aborde pas à la légère, avec peu d’expérience dans ce terrain cela pourrai mener à une mauvaise expérience. En effet, je l’avais faite avec mon frérot Brieuc il y a maintenant 4 ans et je me rappelle que avant d’y aller nous avions fait pas mal de grandes voies en TA bien avant.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

En Septembre 2008 avec Gabriel et Sylvain (photographe)

Cette voie Demaison est longue de 600m et comporte majoritairement des passages en 5/5+ (TD+), le rocher est correct, les pitons abondants et les relais solides sur pitons, il faut juste être attentif à l’itinéraire, évident pour les plus aguerrit mais paumatoire pour les débutants (« c’est laquelle de ces fissures que l’on prend ? C’est où qu’il faut traverser ? Il est où le relais ? »). Bref, heureusement qu’ils n’y sont pas allé tout seul…

Nous avons donc décidé d’y aller le dimanche 28 septembre 2008, et c’est à partir de ce détail que l’on pourra expliquer toute la suite… Bref, départ de St Etienne en Dévoluy à 18h30 la veille, compter deux heures de route de Grenoble en passant par Corps. On se gare au parking de la cabane de l’avalanche en laissant un pot d’échappement sur les cailloux au passage ! On prend toutes nos affaires et matos pour monter dormir un peu plus haut au chalet du Vallon d’Ane, il fait beau, il est 19h30 le soleil disparait. Le lendemain, départ à 6h et arrivée au pied de la face à 7h (pour descendre du pas du Follet il y a une corde autour d’un gros bloc pour faire un rappel si on ne se sent pas de descendre à pied). Il fait froid et le vent est soutenu, le jour se lève. Je pars à 7h45 et fais les deux premières longueurs en une, les mains et pieds gelés, du coup on tire sur tout ce qu’il y a, pas de pitié pour les pitons ! Mes compères me rejoignent, pour l’instant tout va bien malgré le vent glacial persistant, vivement qu’on prenne un peu de soleil de l’autre coté ! La longueur suivante en 4 est rapidement avalée par Gab puis je fais la suivante au taquet avec les mains complètement gelées (grosse onglée au relais). A ce moment çà ne rigole pas trop, tout le monde à froid et le vent ne faibli pas, je décide donc de faire la longueur suivante pour que je ne me refroidisse pas trop. Ouf ! Ensuite relais au soleil, toujours avec du vent mais çà va mieux, mais le temps d’assurer mes collègues et le soleil disparait derrière le pilier, on ne le reverra pas de la journée (sauf 5 minutes au sommet ! Je crois même que je suis le seul à l’avoir vu…). Je motive Gab pour faire la longueur suivante, du 5+ entre dalle et fissure, pas évident, il met du temps mais çà passe, au relais on s’active pour ne pas se congeler. Je pars après et l’on fait un peu de corde tendu pour gagner du temps. Gab part pour une grande longueur en 5 où il faut gérer le tirage, il s’en sort bien, on fait 10m de corde tendu et on trace. La fatigue et là pour tous, je décide donc de reprendre les commandes, Sylvain n’ayant jamais fait de TA. A ce moment là il est 17h, fichtre ! J’avais dit que si l’on voulait arriver à la voiture avant la nuit il fallait sortir avant 17h ! et il nous reste encore 6 longueurs ! Je décide alors de finir la voie tout le temps en tête, alternant les parties faciles et péteuses sans protections pour aller plus vite et les parties en 5+ (dièdres, cheminés et fissures) sans trop perdre de temps, ayant de vagues souvenirs et un peu plus de sens de l’itinéraire. J’essaye de motiver la troupe et d’activer la progression, je trouve facilement les longueurs jusqu’à la sortie et on finit en corde tendu sur l’arête finale.

On sort il est 18h30, presque 11h dans la face ! çà fait du bien de quitter les chaussons, on a un peu mal aux pieds, c’est surement des petites gelures, mais rien de grave. Finalement ce n’est pas trop lent pour une cordée de trois avec deux débutant en TA, on a vu des gens mettre 10h à deux. On profite un peu du soleil qui se couche vite derrière les nuages, photos souvenir, grosse bouffe et on descend au pas de course chercher le rappel. On pli la corde après rappel à la nuit, une heure après être parti du sommet ! On descend le pierrier en direction du vallon et on file au chalet, encore une heure soit 2 heures de descente, il est 20h30. On récupère nos gros sacs et on file à la voiture avec nos pieds douloureux, on arrive enfin à St Etienne en Dévoluy à 21h30, encore 2 heures de route pour rentre à Grenoble !

Au total, il nous aura fallu 15h voiture/voiture sans prendre de poses de plus de 2 min, de toute façon on n’aurait pas pu vu le froid qu’il faisait, c’est un horaire correct mais qui est un peu juste si on regarde la durée de jours en fin septembre. Cette voie est donc conseillée à faire lorsque les jours sont les plus longs et bien-sûr avec une bonne expérience du TA.

Juillet 2004 avec mon frère Brieuc lors de mon premier parcours, on avait mis 9h dans la voie !!
Juillet 2004, je commence la première longueur
commentaires
  1. gérald dit :

    Salut Gaetan
     
    de passage sur ton blog, je vois que tu t’aventures bien haut et bien frais en cette fin septembre. Bien vu pour le pic de Bure même si vous ne donnez pas trop envie avec vos Gore-Tex.
    Pour ma part, on est dans les sacs d’expé, en pleine préparation pour l’Algérie et le Hoggar. J’suis encore à me demander si je prend tous les coinceurs, le camalot n°4.5 et quinze kilomètres de sangles. La base, quoi !
    A bientôt, avant le réchauffement climatique.
     
    Gérald

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