Fin octobre, les doigts fument après tant de grandes voies pendant 6 mois ce qui a donné au total 6230m de grimpe total plaisir ! Toujours sur l’itinéraire pas évident d’un grimpeur gâté…
Après l’année dernière qui avait pour thème principal le trail (714km et 31 294 m de dénivelé positif) cette année a été sous le signe des grandes voies, avec toujours un peu de trail et pas trop de VTT. Après 6 mois passé à tirer des longueurs, hisser le sac, faire de la dalle et se mettre taquet 6m au dessus du point ; le trail et le VTT me manque. En fait je me suis rendu compte que la grimpe est quand même une pratique bien statique, on ne voit pas trop de paysages différent au final. Le trail et le VTT permettent d’en voir plus, le paysage défile, c’est plus varié mais l’activité est différente. Je réfléchi déjà à l’année prochaine, je verrais bien un mix, histoire de garder la motivation en fin de saison estivale qui a diminué l’année dernière pour le trail et cette année pour les grandes voies. Çà permettra d’éviter les blessures : tendinite au pied et au genou l’année dernière et aux coudes cette année… La mixité devrait aider dans ce sens mais ce qui est difficile quand on fait un peu de tout c’est de rester dans son niveau max partout. On verra bien, de toute façon le plaisir sera là !
Pour finir cette saison de grandes voies voici mes dernières belles envolées :
– Daisy chienne, Tour Termier, 7b+, 260m
Un rocher mythique qui est fabuleux, très finement sculpté avec des gouttes d’eau, crépis. Il vaut mieux aborder cette tour avec de la peau au bout des doigts !
Pour ce qui est de la voie, l’escalade est très technique mais bien conti, principalement dans des murs verticaux. Le 7b+ est bloc avant le relais, une traversé sans pied et pas facile à vue. Le reste est bien soutenu et vraiment classe !
– L’Esprit du temps, Sophie, Les deux sœurs (Gerbier), 7b, 300m
J’avais déjà fait toutes les classiques du coin il y a presque 10ans avec mon frère Brieuc, donc j’avais un peu d’appréhensions concernant la qualité du rocher et de l’escalade. Le rocher là-bas (deux sœurs et Gerbier) peut être par endroit médiocre et lorsqu’il est compacte il peut être sans prises adhérentes, ultra-technique et bloc, bref ce n’est pas la déroulante !
Mais cette voie m’a réconcilié avec cet endroit, c’est de l’escalade moderne, on passe là où le rocher est le plus joli (et croyez moi, il y en a !) et les cotations sont soutenus, un vrai régal !
La première longueur est complètement typique d’une première longueur là-bas : un grand bombé bien physique et bloc. Mais dans notre cas, même si le départ est en effet bien physique, la suite n’est pas très bloc, un bombé final en 7b et une dalle qui ne fait pas rire composent cette première longueur, la classe ! La suite continu dans le 6 bien soutenu dans du beau rocher adhérent avec de belles prises et des passages en fissures larges bien sympathique. Le passage en A0 du toit rajoute un peu de gaz, trop sympa !
Je conseille donc cette voie et je pense que les deux ou trois voies récentes aux Sultanes à coté (soyez bref et de l’esprit ches les abrutits) valent aussi largement le coup.
– Happy birthday, Croix des têtes, 7b, 600m
Un mythe à faire même si on n’aime pas la dalle. En fait, il faut dire que les premiers 400m ne sont pas vraiment très dalleux, je dirais plutôt du mur raide bien technique où il faut quand même savoir tenir les prises ! Les cotations de cette première partie oscillent entre 6c et 7a avec une dernière en 7b (pas facile à vue).
Ce n’est pas de l’escalade déroulante mais le rocher vaut le déplacement : petites réglettes et plats plutôt adhérents. On découvre les prises au fur et à mesure que l’on grimpe, d’en bas on ne voit qu’un mur lisse ! Ce qui est marrant c’est que lorsque l’on grimpe on a vraiment l’impression d’être en plein milieu de grand murs gris, en regardant les photos prises d’en haut on a plus l’impression de grimper entre des vires herbeuses… Ce qui est sûr c’est que l’escalade y est démente, çà grimpe tout le long, pas de relâchement, il faut rester concentré.
La deuxième partie est plus « conventionnelle », du léger dévers, les cotations deviennent plus « faciles », les deux 7b sont avalés rapidement. Là haut l’escalade est aérienne sur ce pilier qui domine la vallée, la grande classe !
Je pense que je reviendrai volontiers, la voie « Dolce Vita » qui est dans le même registre semble bien classe elle aussi. Par contre si quelqu’un a des infos à ce sujet je suis preneur !!
– Les premiers pas d’Elsa, Gillardes, 7a+, 400m
Encore un mythe à faire. La belle histoire c’est qu’il y a 10 ans auparavant, lorsque je commençais à faire des grandes voies et que mon niveau était plutôt à peine 7a à vue, j’avais fait la voie de gauche déjà un peu soutenue. A ce moment là mon rêve c’était de faire les premiers pas d’Elsa, à vue. Çà me paraissait vraiment difficile à cette période d’atteindre ce niveau, surtout que cette voie comporte 9 longueurs du 6c au 7a. En fait, un ou deux ans plus tard j’atteins ce niveau mais il m’a fallu encore plusieurs années afin de trouver le moment et le partenaire pour y aller. Même si c’est une grande voie facile, arriver au sommet en ayant randonné toutes les longueurs m’a apporté une grande satisfaction et m’a fait réaliser tout le chemin parcouru depuis.
Concernant l’escalade, c’est vraiment « Gillardes Style », c’est-à-dire un rocher peu adhérent et pas top au début se redressant et devenant plus compact et joli au fur et à mesure de la progression pour arriver en haut dans un rocher top en conglomérat !
C’est une escalade assez technique où il faut savoir grimper entre les points, les difficultés sont souvent concentrées sur quelques mètres sans être des passages bloc. Mention spéciale pour L10 et L11 à enchainer d’une traite (bien gérer le tirage) et pour profiter de l’ambiance démente qu’il règne là-haut avec ce super dévers à 300m de haut !!
– Noli me tangere, Maladière, 7a+, 280m
La Maladière, c’est le site de grandes voies ayant des longueurs aux cotations les plus homogènes que je connaisse. Il y a foison de grandes voies dans le 6b/6c dans une inclinaison bien verticale à léger dévers. Certes le cadre n’est pas génial (autoroute, zone industrielle, voie ferrée…) mais le rocher en vaut la peine. Noli fait parti des voies à faire là-bas avec Cobra-cabana, le temple du soleil, magic line, Xenon… Le style général est une grimpe technique sur gouttes d’eau et sculptures. Par contre dans cette voie les difficultés sont souvent bloc et morpho mais le reste et quand même bien joli !
J’ai eu la chance pour cette voie de faire cordée avec Mick. Ce gars est un vrai boulimique de grandes voies depuis plusieurs années, avec 4 grandes voies en moyenne par semaine il écume tout ce qui peut se faire de classe dans les Alpes !! N’aller pas sur son blog, vous allez être dégouté tellement qu’il en a fait et surtout qu’il fait tout le temps des grandes voies majeures ! 🙂
*** Je retiendrais de ces grandes voies, le super rocher, des cotations soutenues, de beaux paysages, la solitude en plein face, de beau challenges, des mythes démystifiés, des découvertes, des projets encore plein la tête et bien sûr (et avant tout) le partage de tout çà avec des partenaires au top !!
Les 2 grandes voies les plus marquantes de cette saison (2 fois avec le même De Luze !!) :
– Deux âges et trois chevaux (250m, 7c), la première partie est complètement folle (du bon dévers sur 3 longueurs en 7b+/7c).
– Tchao Bernado (230m, 7c), une première répétition ultra-soutenue dans le 7b+/7c à protéger dans du calcaire compact et dalleux sur un rocher indéchiffrable et poussiéreux, de la grande escalade !!!
Les projets en tête pour l’année prochaine : plus de fissures à cham, cadarese, Annot ; Cosa Nostra, No Pasaran, Babel, Impasse partout, le pilier sud du rocher du midi ; des grandes voies au Verdon ; peter punk, du rapotag, Kheops, Trouthérapie, face sud de la meije…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….
Maintenant c’est la saison de dry-tooling qui pointe son nez avec pour commencer le DTS tour (http://www.dry-tool-styl.com/).
Plus d’infos prochainement !!!
Encore un type qui se’la pète !