Tout le monde le sait, le Briançonnais c’est la Mecque des Alpes. En été il y a de multiples et majeures montagnes, falaises, grandes voies, sentier pour VTT et trail, rivières pour kayak… En hiver il y a de multiples et majeures montagnes, cascades de glace, pentes de neige… Bref, c’est la base !
Du coup, comme tout se passe là-bas, je ne manque jamais à mon séjour bi-annuel, en été pour la grimpe, VTT et trail et en hiver pour la cascade de glace. Et en voyant tout ce qu’a fait Jonathan Joly précédemment je ne pouvais pas refuser son invitation. Ce n’était pas le grand froid du début Février mais la glace à l’ombre est encore là. Comme le bougre a déjà bien écumé les vallées du coin il nous fallait tenter quelque chose. Sur le topo, les lignes à droite de « Juste une illusion » à Gramusat (Fressinières) semblent fort intéressantes, un peu de glace puis du rocher pour rejoindre un beau mur de stalactites. Mais cette année n’est pas une année à résurgence, le froid trop vif et brutal a empêché celles-ci de se former.
Du coup, impossible de rejoindre le mur convoité, les résurgences inexistantes laissent place à du mauvais rocher improtégeable. On voulait faire « Sous le soleil de Satan » en départ direct, du coup on a simplement fait la partie supérieur en commençant par « L’ensemble de Mandelbrot » désormais classique avec ses deux longueurs en dry « New generation« . Il suffit de traverser 60m à gauche afin de rejoindre les deux dernières longueurs de « Sous le soleil de Satan« . La première longueur offre un beau passage sur plaquages raides permettant de rejoindre la base du mur où pend une énorme stalactite. A partir de là c’est un peu de mixte sur 10m (piton) avec deux beaux rétablissements sur plaquages et passages sur rocher avec juste ce qu’il faut comme petit crochetage pour les piolets et crampons.
Ensuite on traverse sur 6m sur une vire terreuse étroite où l’on a uniquement la place pour planter les piolets, les pieds restant dessous dans le vertical. Il faut bien taper dans la terre gelée pour faire ses ancrages, les protections sont difficiles à mettre en place et peu fiables, c’est expo sé, mieux vaut ne pas tomber.
Mais cette traversé permet de rejoindre la stalactite que l’on remonte sur 10m bien verticaux pour rejoindre le sommet de celle-ci. Compte-rendu de cette sortie sur le blog de Jon : http://jonathan-joly.blogspot.com/2012/02/sous-le-soleil-de-satan.html
Vidéo ici :
Le lendemain on se dirige vers les gorges de la Biaysse (gorge avant Champcella en montant à Fressinières) pour aller voir la ligne de dry/mixte « Sagagnass sound system » de Diego. Les vidéos de sont ascension ici et là nous font rêver depuis deux ans.
Commencer par des belles colonnes de glace puis un grand dévers en dry pour rejoindre une immense draperie nous motive à fond ! Sauf que cette année, comme ce n’est pas une année à résurgence, et bien là les colonnes du départ ressemblent plutôt à de maigres stalactites et la draperie sommitale est inexistante… Du coup, le départ se fait quand même mais il nous est impossible de grimper la fin (des photos ici pour vous rendre compte de la différence en termes de quantités de glace lors de l’enchainement en 2010 par Diego).
Ce n’est pas grave, la première longueur est quand même bien sympa et il nous reste quand même le grand dévers en dry à faire !
Ce dévers est tout poussiéreux dans de multiples concrétions et crépis, donc difficile de grimper à vue et je n’ai pas la motivation de rester une heure à chercher les micros-trous. Jeff l’avait fait à vue, je n’ai pas eu sa patience, surtout que toutes les traces et marques de passages avaient disparu… Donc je fais une montée de repérage et enchaine ensuite sans soucis jusqu’à la fin de l’hypothétique dry.
Cette partie en dry n’est pas difficile après-travail, je propose un D9 (cotation Usine), pas de mouvements loin ni de prises techniques, c’est assez basique et seul les petites prises de pieds pourraient poser problème. Il est clair que ma pratique du dry à l’Usine est un sérieux avantage pour ce style de voie. Par contre à vue sans marque c’est une autre histoire…
Cette voie d’envergure est de toute beauté dans un cadre assez classe, c’est sûr, je reviendrais quand il y aura plus de glace !! Merci à Jon pour son accueil (ici son CR sur Sagagnass sound systeme et sa vidéo ici :).